L'ancien attaquant de Strassen évolue au TV Ingersoll Bühl en Bundesliga et espère, à terme, décrocher un contrat pro.

Frantisek, vous avez choisi de quitter Strassen. Pourquoi?

J'ai terminé mon instruction de base comme soldat sportif de l'armée. Elle durait quatre mois. Les choses sont claires avec mon employeur (l'armée luxembourgeoise): j'ai deux ans pour trouver un club professionnel. Le cas échéant, au terme de la troisième année infructueuse, j'intégrerai un poste administratif. A 24 ans, l'heure était à la réflexion.

Vous quittez le pays, direction Bühl (250 km de Luxembourg). Est-ce le bon choix?

Trois clubs étaient intéressés par mes services: Cobourg - l'ancien club de Gilles Braas -, Einsiedeln et Bühl. Cobourg a renoncé mettant en exergue des problèmes financiers. Bref. Pour être honnête, je ne sais pas trop ce qui s'est passé avec Einsiedeln: tout semblait s'arranger avant que le contact ne soit rompu du jour au lendemain. Bühl était le bon choix. L'entraîneur argentin, Ruben Wolochin, apprécie travailler avec de jeunes joueurs... ambitieux. C'est mon cas!

L'équipe A s'est classée à la troisième place en Bundesliga en 2012-2013. C'est du haut niveau!

Le niveau est incroyable, inimaginable! Toutefois, la proposition du manager sportif est claire: réserviste avec l'équipe première (uniquement la possibilité de disputer des matches amicaux) et titulaire avec la deuxième. Bon le niveau est peut-être inférieur à Strassen mais je n'y perdrai pas mon temps. Mon rôle est d'être un leader, de tenter des choses, de prendre des risques dans mon jeu. Là n'est pas le plus important.

Que voulez-vous dire?

J'habite ici, j'ai un appartement - en compagnie de trois autres joueurs – et je m'entraîne tous les jours (matin, soir, fitness, soins, récupération) avec le groupe des professionnels. Mon objectif est d'être fin prêt pour l'intégrer la saison prochaine (2014-2015). Suite à la blessure d'un attaquant, monsieur Wolochin m'a demandé d'accompagner les A lors d'un tournoi international à Syros en Grèce organisé la semaine dernière. Il était satisfait de mes prestations mais, clairement, il a tenu à rappeler qu'il y avait encore beaucoup de travail à accomplir. Je suis à l'écoute.

Estimez-vous avoir les qualités requises pour être professionnel à Bühl?

Oui. J'en suis persuadé à...deux cent pour cent! La reprise des entraînements a eu lieu le 7 août. Je dois progresser en défense, aux services, avoir davantage confiance en moi, faire preuve d'abnégation. Je vais continuer à m'entraîner sans relâche pour parvenir à mes fins. L'objectif est de signer un contrat professionnel à Bühl... ou ailleurs (Allemagne, France, Belgique). Le travail paiera.

Percevez-vous un salaire?

L'argent n'est pas prioritaire. Si j'ai besoin de quelque chose, je le demande et je le reçois le plus vite possible. Le club met à disposition une voiture. En parallèle, j'entraîne les cadets, ce qui me permet des rentrées financières. La cellule médicale, avec celle de Berlin, est la meilleure de Bundesliga. Je ne manque de rien. Mon employeur et le staff de l'équipe nationale sont contents. Je le suis aussi. Il n'est pas question de m'endormir sur mes lauriers.

Propos recueillis par Vincent Lommel